L’armée ensevelie de l’empereur Qin
"L’armée ensevelie de l’empereur Qin", salon des arts de Gallardon. 2015. prix du jury.
C’est une histoire de découverte, de recherche.
La Chine ancienne me fascine et attire mon esprit loin d’ici et maintenant. En lisant un document sur l’armée ensevelie de l’empereur Qin une soudaine émotion me submerge : la découverte qui révèle un mystère de l’Humanité. Et je me demande ce que les archéologues ont pu ressentir. Découvrir une statue, puis deux, puis trois puis la multitude, et chaque statue est unique dans cette multitude. Et chaque statue est sublime, et l’ensemble est sublime. C’est l’unique et le multiple, l’un et le tout. Ce sont des milliers d’années, et des milliers d’êtres humains. Et cela nous dit quelque chose sur l’Humanité qui n’est plus d’hier ou d’aujourd’hui mais qui EST.
Une idée me traverse l’esprit : cette œuvre a été sculptée, modelée, façonnée dans la terre cuite. Les hommes qui ont modelé chacune de ces statues, chacun de ces visages, chacun de ces chevaux, l’ont-ils fait avec une émotion singulière ? Que ressent-on lorsque l’on crée ou reproduit ces visages ? Est-ce que je m’approcherais de ce mystère de l’Humanité ?
Alors j’ai sculpté, modelé, dessiné, pensé, tourné, émaillé, des visages, des chevaux, des cruches, des bols, qui s’inspirent de cette époque. Certains ont résisté, d’autre se sont brisés.
Et ces sculptures, ces objets, chacun à leur manière, et aussi vus tous ensemble, me touchent et m’émeuvent. Ils me parlent comme je voulais qu’ils me parlent bien que cette résonance soit encore indicible.